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« Bébéboa » ?


Parlons peu, ça ce n'est pas sûr, mais parlons bien, ce n'est pas gagné. Dans ce numéro j'avais envisagé de te parler alcool, j'te vois hausser les sourcils, tu te dis que ça va encore être un truc hyper saoulant (ah ah ah), mais désolée faudrait quand même en parler un peu. Au départ j'avais l'intention de te proposer une enquête anonyme avec tout plein de super questions genre enquête de l'INPES, un truc qui claque, quoi ! Mais voilà, un peu compliquées, ces enquêtes au lycée, j'avais droit à seulement trois questions, pas génial pour une super enquête "vachement" sérieuse. Me voilà donc à désespérer dans mon coin, en mode Calimero (mais si, tu sais, ce petit poussin qui trouve que tout est vraiment trop injuste !), puis là, je décide de quand même te parler d'alcool. Je ne vais pas te bombarder de chiffres tu peux les trouver partout. Non je vais essayer de te faire réaliser en quoi parfois certains comportements peuvent avoir des conséquences pas super cools. Allons droit au but, en essayant de faire mieux que l'OM, et parlons binge-drinking. Pour ceux qui ne savent pas, c'est une grande consommation d'alcool en peu de temps, un mode de consommation qu'on retrouve beaucoup dans notre tranche d'âge. Tu vas me dire "pas grave, c'est juste en soirée et tout le monde fait ça, y'a pas mort d'Hommes, on s'amuse c'est de notre âge", et c'est là que je te réponds "t'en es sûr, vraiment ?" Et voilà ça y est, la partie pas drôle du truc arrive, on va parler des risques de cette consommation festive. Est-ce que tu te souviens toujours de ce que tu fais dans ces moments là ? Est ce que tu es sûr d'avoir fait ça en pleine conscience, l'aurais-tu fait si tu n'avais pas bu ? Ces photos qui sont balancées sur les réseaux, où on voit tes potes dans des situations "étranges", demande toi ce que ça peut faire à l'un d'entre eux qui n'osera pas dire "delete" ce trophée de la honte. Paraît même que ça peut être le début de ce qu'on appelle le harcèlement. C'est dingue comme quelque chose de "sympa" pourrait pourrir la vie de quelqu'un. Tu sais que, parfois, suite à l'ingestion de ces grandes quantités d'alcool, se produisent des viols dont les victimes n'ont conscience parfois que des mois, voire des années plus tard, parce que non, la personne avec qui tu as eu un rapport sexuel n'était pas en état de savoir ce qu'elle faisait à ce moment là ? T'imagines les conséquences que ça pourrait avoir pour les personnes concernées ? Mais il n'y a pas que ça, il y a les risques d'accidents en rentrant de soirée, et même sur place. Tu as certainement déjà entendu parler de jeunes tombés d'un balcon, par exemple, après avoir trop bu, et tout ce que ça peut avoir de tragique derrière. Mais le plus grand risque est celui de la dépendance et là, ça devient alors une maladie, une maladie dont il est très difficile de sortir. Cette dépendance va s'installer sournoisement, sans que tu ne t'en rendes compte. Tu vas commencer à boire plus souvent, plus, seul, en soirée, plus de soirées. Tu vas sentir le manque te prendre tout le corps, tu vas ruser pour boire sans que ton entourage s'en rende compte. Pour ça tu vas consommer des alcools forts "incolores". Des potes qui font ça, t'en connais peut-être, ça te fait marrer parce que c'est transgressif, sauf que souvent non, c'est "maladif". Mais ça, quand tu vas le réaliser, ce sera peut-être trop tard, ton pote ne t'entendra pas, il coupera certainement les ponts avec toi pour ne plus t'entendre lui dire que là il abuse, ça va il maîtrise, il s'arrête quad il veut. Sauf que ça c'est faux, il ne s'arrêtera jamais quand il voudra parce qu'il ne le voudra pas, il ne le pourra pas, l'alcool sera son meilleur ennemi, il hantera ses pensées à longueur de journée. Je t'avais dit que ça risquait d'être pas franchement drôle mais parce que "Accidents d'bagnole, violences conjugales, L'alcool est toujours à la racine du mal, Rien remplit plus l'hôpital et l'tribunal, On n'assume pas d'être alcoolique, c'est relou d'en dire du mal " fallait quand même qu'on en parle. Alors voilà, maintenant tu peux faire le point sur ton rapport à l'alcool en allant répondre à ce petit test "parcours d'évaluation" (sur www.addictaide), tu peux aussi le faire avec des potes pour qui tu aurais des doutes, il n'est jamais trop tard, trop tôt pour se poser la question. J'espère que tu n'auras vu aucune leçon de morale dans cet échange à distance, non ce n'est pas le but, c'est juste que parfois j'ai un peu peur que ce pote qui n'arrive plus à faire face sans ce produit ce soit toi ou moi un jour, même si pour l'instant nous ne sommes pas concernés. Mais peut-être qu'un jour tu te souviendras de notre conversation et que tu sauras alors quoi faire. Et si cette question tu te la poses déjà, pour toi, pour un pote, un proche, tu peux en discuter avec l'infirmier, l'infirmière de ton lycée, ils sauront te soutenir, te guider, et en toute discrétion car ils sont soumis au secret professionnel.

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