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Peuples premiers : comment les jeunes d’origine autochtone assument-ils leur identité ?

Cet automne 2021 a été assez important pour les Peuples Premiers. Le 13 août, on commémorait les 500 ans de la chute de l’Empire aztèque au Mexique, soit la prise de Mexico - Tenochtitlan (l’actuel Mexico) par les conquistadors d’Hernan Cortès (et donc le meurtre de milliers d’innocents). Le 4ème lundi de septembre, en Californie, le Native American Day était l’occasion de rendre hommage aux Indiens de l’État. Le 30 septembre se déroulait le Canada’s National Day for Truth and Reconciliation ( journée nationale de la vérité et de la réconciliation), jour férié statutaire récemment instauré par le Sénat Canadien pour dénoncer l’instauration par le gouvernement de Residential schools. Aux Etats-Unis, le Colombus Day est célébré le même jour que l’Indigenous People’s Day, soit le 2eme lundi d’octobre (le 11 octobre 2021), ce qui est particulièrement aberrant quand on sait combien la découverte des Amériques a coûté aux populations autochtones (guerres, épidémies, déculturation, alcoolisme...). On voit émerger depuis peu une volonté de savoir ce qu’il s’est réellement passé entre les colons et les peuples autochtones, de réclamer des excuses de la part des gouvernements concernés, et d’accroître la transmission des cultures originelles. Et c’est maintenant surtout par le biais de la jeunesse que cela va se jouer.


Une politique d’assimilation

Les colons français et anglais ont, dès la découverte de ces nouveaux territoires, à la fin du XVIè siècle, commencé à les christianiser. La théorie selon laquelle la nation américaine aurait pour mission divine l'expansion de la « civilisation » vers l' Ouest, appelée Manifest Destiny, les avait déjà convaincus qu’ils étaient destinés à s’étendre dans les terres d’Amérique du Nord en 1845. Les colons ont alors construit des pensionnats autochtones ou indiens : Residential School au Canada, Indian American Boarding School aux États-Unis. Administrés par l’Église et instaurés par le Gouvernement, ces pensionnats avaient pour objectif affiché d’éduquer les enfants autochtones. En réalité, il s’agissait d’endoctriner ces enfants, de les christianiser et de supprimer la culture Indienne en eux (langues, coutumes, religions). Des années 1880 au XXè siècle, ces pensionnats ont dispensé leur ‘’éducation’’ à plus de 150 000 enfants dans 140 établissements au Canada, en sachant que le dernier n’a fermé ses portes qu’en 1996 (il y a seulement 25 ans !). En retirant les enfants de leurs familles, le gouvernement opérait une déculturation et interdisait à ces populations de transmettre leurs cultures et leurs langues. L’expression ‘’Tuer l’indien dans l’enfant’’ a été utilisée pour ce genre d’établissement.

En Australie, c’est, à peu de choses près, le même système qui a été utilisé par le gouvernement de 1869 à environ 1969. Les Stolen Generations ou "Générations Volées" désignent les milliers d’enfants aborigènes australiens et indigènes du détroit de Torrès (dans le Queensland) enlevés de force à leurs parents par le Gouvernement australien. C’était le plus souvent les enfants métis, de père blanc et de mère aborigène, qui étaient enlevés. Ces enfants étaient alors placés dans des orphelinats, des internats ou bien confiés à des missions chrétiennes. Le gouvernement australien organisera une ‘’journée officielle du pardon’’ en 1998 pour ce véritable génocide culturel, tandis que le gouvernement canadien ne s’excusera qu’en 2008. En plus de subir des violences physiques et sexuelles, beaucoup de pensionnaires mouraient prématurément et étaient enterrés anonymement dans des cimetières aménagés derrière les bâtiments.

Nous vous conseillons d’ailleurs quelques films : Australia réalisé par Baz Lurhmann sorti en 2008 et Le Chemin de la Liberté réalisé par Philip Noyce et sorti en 2002, ainsi qu’un documentaire sur le Canada, sur France Culture, intitulé "Tuer l'indien dans l'enfant".

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